° Rubrique philo-poche 

Cours de  PHILOSOPHIE par J. Llapasset

Philo-poche  

  Le désir 

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I. Autour du mot.  Besoin, conscience... 

- Nous vivons en satisfaisant nos besoins, parce que nous sommes dans le besoin, dans la nécessité d'un système vivant de se nourrir et de se reproduire, son rêve pour ainsi dire. Le système vivant se satisfait de la présence, de la répétition du même (des fruits, des saisons...).

- Le besoin qui se manifeste par la faim, la soif, l'appétit sexuel, est constitutif de l'être vivant; il le centre sur lui-même sans que jamais ne s'esquisse le moindre privilège de l'absence sur la présence: c'est la royauté du donné, du milieu extérieur auquel l'être vivant appartient et auquel il se relie par la conscience spontanée de la vie comme par un cercle formé par l'adaptation du vivant à son milieu.

- Mais la conscience comme acte de transcendance est mouvement vers une chose qu'elle pose à distance et qu'elle colore d'agréable ou de désagréable: ce mouvement ouvre le temps de ce qui n'est pas encore, l'avenir d'un contact: une absence provisoire, un au-delà du simple donné que l'imagination qui rend tout possible -parce que rien de ce qui n'est pas encore ne peut lui résister- finira par présenter comme préférable au donné du milieu extérieur à la présence: on envisagera alors non plus de s'adapter au donné mais d'adapter le donné à son désir.

II. La notion- Le parcours

- Puissance d'altérité la conscience est désir: inadaptation parce qu'insatisfaction éprouvée. Le sujet pose l'absence comme infiniment préférable à la présence: il est désir. Ainsi le mouvement qui pose un visage comme agréable est porteur d'un rêve, d'une aventure, et le mouvement qui pose une chose comme désagréable est lourd d'une absence désirée ou d'une disparition souhaitée: la haine c'est lorsque la structure de la conscience se fixe.

- Comme la conscience, le désir est cette négativité qui dévalorise l'être là, donné, au profit de l'absent, l'être à venir: le désir n'est donc pas de l'ordre de l'avoir puisqu'il suffit d'avoir pour ne plus désirer ce qu'on a, mais de l'ordre de l'existence, qui aspire à la plénitude de l'être sans jamais pouvoir l'atteindre parce qu'elle cherche dans l'absence ce qui ne peut être donné que dans la présence.

  • a) Le désir est conscience d'une pauvreté, d'une absence ressentie comme privation d'une plénitude: c'est la misère de l'existence humaine qu'il manifeste à chacun.

  • b) Le désir est aussi l'inquiétude d'une existence incomplète qui espère sans cesse échapper à sa condition en anticipant une satisfaction complète et durable, un bonheur impossible qui sera donc toujours futur et qui reculera comme un horizon recule à l'infini

  • c) Le désir est moteur, motif, producteur de la réalisation de ce qui a été anticipé: en ce sens le désir ne manque jamais de son objet, il le pose comme projet et en le produisant il crée de la vie en oubliant le poids du passé.

Trois citations:

  • "Ainsi... l'objet de l'amour c'est aussi forcément, l'immortalité" 207 a
    Platon Le Banquet Lien vers :Faut-il se méfier de l'amour?

  • "Rien donc de plus utile à l'homme que l'homme" Spinoza EthiqueIV, prop.18

  • "Si le désir est producteur, il ne peut l'être qu'en réalité, et de réalité." Deleuze L'Anti-Oedipe

  Des pistes de lectures

= Une page synthétique: le désir

  • Platon, Le Banquet
    Epicure, Lettre à Ménécée
    Hegel, Esthétique (20 premières pages)
    Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation I. p.323...Deleuze: L'Anti-Oedipe
    Martine COLLIN: Désir et raison.

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