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L'étude de texte - 

Un auteur, un texte  par J. Llapasset 

MARX (1818-1883)

C'est la vie qui détermine la conscience (L'idéologie allemande, 1 ère partie, Éditions Sociales, page 37) 

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La morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d'autonomie. Elles n'ont pas d'histoire, elles n'ont pas de développement; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l'individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l'on considère la conscience uniquement comme leur conscience.
MARX, l'idéologie allemande, Ier partie, Éditions sociales.

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Détermination des concepts pour expliquer le texte: 

L'idéologie: ce terme désigne toutes les productions "spirituelles", l'État, le Droit, la Morale, la Religion, la Métaphysique... qui relèvent du ciel, de l'idéal, de ce qui n'est pas réel, du pouvoir des mots si l'on préfère. Marx énumère des éléments de la superstructure, ce qui apparaît aux yeux de l'opinion: ce sont des reflets dans le cerveau , reflets de processus réels: les forces de production, les rapports de production, constitutifs de l'infrastructure, lieu de la réalité vivante.
En ce sens la classe la plus puissante matériellement serait nécessairement la classe dominante. Il ne faut pas croire qu'il s'agisse d'un mécanisme car le reflet de l'infrastructure dans le cerveau, c'est à dire la superstructure, exerce en retour une action sur l'infrastructure et peut dans une certaine mesure modifier les processus réels de la vie: cependant, l'influence déterminante reste un privilège de l'infrastructure.
La morale qui se présente à tort comme un commandement catégorique, loin de commander ne fait que relever d'une stratégie qu'elle sert: la stratégie de la classe dominante.

De même la religion qui prêche la patience dans l'attente d'un autre monde, participe grandement à l'aliénation du travailleur qui est ainsi préparé à subir la dépossession de son travail, parce qu'on lui prêche la pauvreté.
Quant à la métaphysique, qui situe le moi le monde et Dieu dans le ciel des idées, elle relève d'autre que chose que d'elle: elle a pour origine le désir qui en se satisfaisant imaginairement devient illusion.

Perdent aussitôt: dès qu'on part des activités réelles de la vie humaine, on ne peut plus croire à l'autonomie des idées: un reflet, une image reçoit sa loi et varie en fonction du modèle dont elle est le reflet. En conséquence, l'idéologie regroupe des éléments qui ne peuvent avoir une histoire, au sens de développement, devenir engendré.

Développement:
ici le terme doit être pris au sens de changement, de transformation qui a pour origine la réalité vivante et ses contradictions: le développement  c'est une transformation continuée, une croissance et une progression. C'est l'apanage des vivants. Or les idées, simples reflets, ne sont pas des vivants. Elles reçoivent donc leur détermination d'une infrastructure et si les rapports de production changent, si les forces de production changent, alors les idées changent. Pour que le reflet change, il faut que le modèle change.

Les hommes: ce sont donc les hommes qui vivent et d'abord doivent survivre, ce qui instaure une production matérielle et l'exercice de forces de production: les rapports se déterminent en fonction des forces de production.

Transforment avec: en transformant la réalité par le travail, les hommes transforment leurs forces de production et leurs rapports matériels. Ce faisant, ils développent leur pensée et en conséquence les produits de leur pensée.

Ce n'est pas la conscience: bien saisir le sens du verbe "déterminer". Il signifie définir au sens de produire par des causes antécédentes. La conscience ne peut déterminer la vie car,comment un reflet, une image, une illusion, pourrait-il agir sur son modèle au point de le transformer, de lui donner une autre forme! Ce qui se développe réellement dans la vie réelle des hommes vient de ce que les hommes ont "à vivre": ils produisent d'abord pour vivre.

La vie détermine la conscience: tout simplement parce que la conscience est un produit de la vie, la vie se reflète dans la conscience.
Maintenant Marx explicite la formule: 

Dans la première façon ... On a le tort d'assimiler la conscience et l'individu vivant car, ce faisant, on donne la vie à la conscience, l'autonomie et donc la possibilité d'avoir un développement.

Dans la seconde façon ... On parlait de la conscience, il faut parler de leur conscience: on part de la réalité des individus qui vivent et on ne fait pas de la conscience une entité générale qui règnerait: en parlant de leur conscience, on reste au niveau de ce qui déterminé par la réalité et la vie des individus.
Une conscience c'est ce qui est déterminé par une réalité vivante matérielle qui se développe.

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