° Rubrique Etude de texte en philosophie

Etude de texte

Un auteur, un texte par Joseph Llapasset

MACHIAVEL

Nécessité des institutions. (Discours sur la première Décade de Tite-Live) 

page 1 - page 2 - page 3

Site Philagora, tous droits réservés ©

__________________

 

Thèmes concernés: Le Souverain, l'État, la méchanceté naturelle, la violence, rôle pédagogique des institutions, nécessité de la contrainte.

Racines et apports: Dans Le Prince, Machiavel s'oriente vers la modernité: il tourne la page, pour ainsi dire, sur une conception de la politique propre aux anciens: le bon prince, selon lui, est celui qui, ayant la charge du salut de la cité, doit s'occuper de ce qui est car une action ne peut réussir que si la réalité est prise en compte. Or la réalité, pour Machiavel, c'est que l'homme vulgaire, celui qu'on retrouve en plus grand nombre, est méchant. Il faut donc ou bien le tromper par la ruse en lui mentant, ou bien lui faire peur, le forcer, ou encore susciter sa crainte par des exemple de cruauté, ce qui revient à le contraindre physiquement ou moralement, à distinguer morale , religion  et politique.

Si machiavel s'inspire parfois d'Aristote et de Cicéron, sa pensée tourne pour ainsi dire le dos à l'ordre du Cosmos des anciens comme à l'invitation à suivre la nature, à suivre le divin.
Sa réflexion est politique et s'attache à tenir compte de ce qui est: il a le souci de cerner la nature des gens, leur pratique, ce qu'ils font quand ils ne sont plus forcés à faire leur devoir: l'essence du politique c'est la réalisation des fins du Prince par la ruse, les promesses non tenues, la cruauté et la violence. 

Ce n'est pas le peuple qui est le souverain, mais le Prince: le Prince par la force dont il dispose exerce la réalité du pouvoir. 
L'État n'est rien d'autre qu'une institution qui permet l'exercice du pouvoir par le Prince.
La vertu, au sens que Machiavel donne à ce terme, n'est pas l'exercice du devoir par devoir, mais une qualité de l'âme qui permet la rapidité dans l'exécution, le courage, la constance et la détermination à réaliser ses projets...

Enfin, dans l'exercice du pouvoir pour arriver à ses fins, le Prince mettra toute son intelligence (= pouvoir d'ajuster ou d'inventer des moyens pour arriver à ses fins).
Chaque fois que la fortune rencontrera la stratégie du Prince, ce dernier devra la saisir si elle lui est favorable ou devra modifier sa stratégie si elle est défavorable.

La question que se pose Machiavel est la suivante: 
Comment assurer l'ordre si l'homme est naturellement méchant et si la morale devient impuissante dès que l'exercice de la contrainte disparaît avec le Prince.

La réponse de Machiavel: cela ne peut être effectué que par une institution inventée en fonction des conflits de telle ou telle société, par exemple l'institution des tribuns qui, en s'appuyant sur le peuple, peuvent s'opposer à la démesure du sénat et aux révolutions populaires qui ne seront plus justifiées par la cruauté des sénateurs.

Vers la page suivante: Le texte , sa problématique, explication 

° Rubrique Etude de texte en philosophie

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express