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L'étude de texte - 

Un auteur, un texte  par J. Llapasset 

EPICURE  (341 - 270)

Épicure, Se suffire à soi même. (Lettre à Ménécée)

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Thèmes concernés: le bonheur, les troubles de l'âme, l'habitude d'une vie frugale.

  Racines et apports: Épicure reprend à son compte l'atomisme matérialiste. Pour lui les opinions sont comme des atomes qu'il faut bombarder, pulvériser, déraciner grâce à l'acte de philosopher. On comprend que,si on arrête de philosopher, les opinions prolifèrent. Composée de vide et d'atomes la réalité exclut la possibilité qu'une âme soit indécomposable; elle ne saurait donc être immortelle et, en ce sens, Épicure pense contre Platon. La tâche de la philosophie est de chercher les conditions du bonheur, de rester toujours prête à déraciner les opinions, à leur enlever leur force par le raisonnement vigilant; à tout faire pour ne plus dépendre de cette sorte d'événements qui troublent l'âme: d'une certaine manière il s'agit de se réapproprier le temps pour ne plus en être la victime. La morale d'Épicure est, en dépit des nombreux contresens de la postérité, très exigeante: il ne s'agit pas de se vautrer dans les plaisirs mais de les soumettre à la mesure que la raison apporte, en exorcisant ce qui les rend mauvais pour nous, la peur de perdre et la hâte de retrouver ce qu'on a perdu.

Il s'agit de rechercher l'ataraxie, l'absence de troubles, la paix d'une part, et d'autre part, l'aponie ou l'absence de douleur: le repos dans la stabilité d'un plaisir débarrassé du mouvement, de tout ce qui le gâche.

Quant à la sensation, Épicure y voit l'origine d'une harmonie avec la nature, harmonie d'autant plus naturelle, donnée par la sensation, que l'âme, en étant composée d'atomes, éléments insécables et immuables, appartient à la nature. Le semblable connaît le semblable.

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"C'est un grand bien, à notre sens, de savoir se suffire à soi même, non pas qu'il faille toujours vivre de peu, mais afin que, si nous ne possédons pas beaucoup, nous sachions nous contenter de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le plus de l'opulence qui ont le moins besoin d'elle. Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer mais tout ce qui est vain est difficile à avoir. Les mets simples nous procurent autant de plaisir qu'une table somptueuse si toute souffrance causée par le besoin est supprimée. Le pain d'orge et l'eau nous causent un plaisir extrême si le besoin de les prendre se fait vivement sentir.
L'habitude, par conséquent, de vivre d'une manière simple et peu coûteuse offre la meilleure garantie d'une bonne santé; elle permet à l'homme d'accomplir aisément les obligations nécessaires de la vie, le rend capable, quand il se trouve de temps en temps devant une table somptueuse, d'en mieux jouir et le met en état de ne pas craindre les coups du sort."
Epicure, (Lettre à Ménécée) 

Mouvement du texte: Ce texte comprend deux parties: 
1- Savoir se suffire à soi même, avec pour conséquence la nécessité de s'habituer à une vie frugale. 
2- Ce que l'on peut  attendre d'une vie simple.

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