° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie par J. Llapasset

En quoi la démocratie est-elle toujours à conquérir?

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Pour une approche méthodique du sujet: Soit démocratie = X

Bien noter que la question n'est pas: Pourquoi la démocratie est-elle toujours à conquérir?, ni même la démocratie est-elle toujours à conquérir? Mais en quoi la démocratie...

Comprendre que la question porte sur la démocratie, ce qu'elle est ou ce qu'elle doit être: c'est donc l'analyse de X qui montrera si dans le concept démocratie réside nécessairement l'élément qui la rend vulnérable au point qu'elle serait toujours menacée et donc à conquérir: que la démocratie soit menacée peut aussi venir d'un entourage qui la nie, qui n'en veut pas, qui veut se servir d'elle pour la faire disparaître.

démocratie

régime politique dans lequel l'ensemble des citoyens (à la fois législateurs et sujets) détient la souveraineté: le peuple est souverain.
-Tout le monde obéit: la loi est pour tous: il n'y a donc pas de maîtres et personne ne sert.
-Tout le monde commande, est législateur par son vote; la loi est par tous: la liberté est l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite.
-Fraternité: "avec tous", du même côté

toujours

dans la totalité du temps,
sans exception.

conquérir

obtenir en luttant, par des efforts:
réaliser.

*Pour trouver des idées: se demander si la démocratie est un concept ou une idée, ou, selon la perspective, un concept et une idée? Conséquences pour le sujet? (voir la page sur la tolérance, jusqu'au bout, dans "Philonotions/bac", lien en bas de la page).
*Problème: comment se fait-il que ce qui est reconnu -(au moins en paroles puisque le dictateur s'appuie toujours sur "un parti démocratique")- comme le meilleur régime "possible", soit toujours menacé? Par qui? Par quoi?

  • I. Par la générosité restreinte

  • II. Par son caractère de concept ou d'idée

  • III. Par son fondement.

I. Par la liberté naturelle, l'indépendance.L'Etat de droit, le règne de la loi pour tous et par tous exige que chacun renonce à sa liberté naturelle (de faire n'importe quoi s'il le peut) et reçoive en échange une liberté civile garantie par la loi, limitée (interdiction de la violence) mais réelle. Ce contrat qui semble juste puisque chacun reçoit plus que ce qu'il a donné est en fait très difficile à réaliser effectivement parce que:

Cet échange est fictif car le renoncement à l'indépendance n'est pas l'échange d'un objet: alors que si je donne un billet de 100frs, je le perds, il va circuler, c'est définitif, si je donne ma liberté naturelle je ne me sépare pas de la possibilité de l'exercer, je peux toujours y revenir en cédant à l'impulsion, en utilisant la violence: c'est que l'indépendance n'est pas un objet qui s'échange mais un acte. Chacun peut alors profiter de la loi pour "recycler" l'argent volé, croyant ainsi gagner sur les deux tableaux.

L' État de droit pose comme fin, promet, le bien de tous, le fruit d'un effort commun: or un fruit est toujours futur: d'une part chacun a du mal à préférer un futur qui n'est pas là à un présent qui est là, d'autre part chacun a du mal à reconnaître dans le bien de tous promis son propre bien: alors que le bien particulier (le profit) est observable, le bien général est une hypothèse, un calcul de la raison, souvent ou toujours aléatoire.

L' État de droit, fondement de la démocratie, est donc constamment menacé par la générosité restreinte. Il est donc toujours à conquérir; il faut donner de la force au "lointain", trouver un équilibre entre le bien particulier et le bien général, définir (nos politiques disent "expliquer") avec précision les fins et les objectifs.

II. Par son caractère de concept ou d'idée:

L'État de droit est un être de raison: la double universalité de la loi est en effet un produit de la raison qui unifie; Mais un être de raison n'a pas d'organes (il ne parle pas, il n'écoute pas...) il lui faut donc des ministres, un gouvernement: un pouvoir d'exécution appartient au ministre; Mais l'exercice du pouvoir est une perpétuelle tentation: le serviteur de la loi, le serviteur de tous peut à tout instant se transformer en tyran, qui servira ses amis et non le bien de tous.

D'où la nécessité de séparer les pouvoirs du législatif et du judiciaire, avec la difficulté de faire que celui qui contrôle soit contrôlé par celui qui est contrôlé: ex: les juges contrôlent l'administration de l'Etat, les élus du peuple n'ont-ils pas le droit de contrôler les juges? C'est un cercle, une menace pour toute démocratie qui ne trouverait pas une solution à ce problème.

L'exercice du pouvoir rend-il fou?

III. Par son fondement: morale et politique.

L'Etat de droit repose sur l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite, "la priorité donnée à l'universel" (Montesquieu) mais le travail repose sur l'intérêt, la concurrence, l'appétit: il y a donc contradiction au coeur de la société entre la raison de l'état et la guerre de la société: d'un côté chacun pour tous, de l'autre chacun pour soi; Cette contradiction menace sans cesse la démocratie car elle engendre la violence et chez certains le désespoir, la volonté de faire la loi dans la rue et non dans les assemblées: ce qui serait la fin de la démocratie.

Pour une conclusion:
La démocratie est sans cesse à conquérir car son concept est contredit par la réalité d'une société où chacun est encouragé à satisfaire ses appétits et à faire prévaloir son entreprise sur celle des autres.
La démocratie est donc fragile, sans cesse menacée par des groupes de pression qui voudraient utiliser la loi (pour eux et par eux).
La démocratie ne peut être réalisée que par une volonté politique, expression de la volonté générale: le laisser aller ne peut que la faire disparaître.
L'enjeu du sujet est immense: le maintien de la liberté dont, selon Rousseau, le sort suit celui des lois.
"Il faut que le peuple combatte pour sa loi" Héraclite.

-> Aller à Pouvoir, un tableau , un cours, des citations
-> La tolérance, jusqu'au bout, dans "Philo/notions/bac". 

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= La démocratie est-elle le meilleur des régimes possibles ? Peut-on critiquer la démocratie? 

= La démocratie et démagogie. Qu'est-ce qu'un citoyen?

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