== Pour
la recherche des idées:
Avons-nous
besoin de chercher la vérité? Quel besoin?
Nous: il
s'agit de l'ensemble des hommes, des êtres raisonnables sensiblement
affectés.
Avoir besoin:
signifie ressentir la nécessité de ... Vouloir comme nécessaire, utile
et donc ne pas pouvoir se passer de.
Quel:
suggère que c'est peut-être tout à fait superflu et donc qu'il y a un
problème. Comment pourrions-nous chercher ce qui est impossible à
atteindre, en quoi une recherche qui ne peut aboutir pourrait-elle être
un besoin pour une existence pleinement humaine?
La vérité:
la vérité c'est, pour un être humain l'ajustement d'un discours à ce
qui se passe ou à ce qui s'est passé: "Je suis en retard, parce
que, effectivement, il y avait un embouteillage." H²O est la formule
chimique de l'eau.
Si l'adéquation désigne la correspondance parfaite d'une expression à
son objet, on dira (avec Kant) que la vérité c'est l'adéquation entre
une connaissance et son objet. On distinguera la vérité et l'opinion. Au
contraire de la vérité qui ajuste la connaissance à son objet,
l'opinion ajuste la connaissance au besoin ou au désir de l'individu:
elle transforme ses besoins en connaissance. "C'est vrai parce que
ça me va bien..."
La question
posée:
La recherche de la vérité nous
est-elle utile, naît-elle d'un besoin: quel besoin? Si
elle est le fruit d'un besoin vain, ne pourrait-on s'en
débarrasser? En effet la vérité est une idée, ce à quoi rien de
sensible ne correspond; ce à quoi ne correspond ne saurait être
utile. Bon débarras!
"Qu'est-ce qu'il vient faire cet empêcheur de tourner en rond
avec ses distinctions, qui coupe les cheveux en quatre: il est
inutile et il nous dérange. C'est un marginal!"
=> Le problème
jaillit du choc entre deux termes du sujet: besoin et vérité. Quel
rapport peut-il y avoir entre une existence et la recherche de la
vérité, rapport si fort que l'une ne pourrait vivre ou survivre sans
l'autre?
L'enjeu est
d'importance. Il s'agit des relations à la réalité et à autrui:
allons-nous nous contenter du sensible qui peut nous guider dans l'action
de tous les jours, du visible, comme des prisonniers dans la caverne qui
repèrent des enchaînements dans les ombres projetées, et qui se fâchent
contre le philosophe qui a recherché la vérité. Si l'homme confond le
sensible et l'intelligible, l'opinion et la science, ne sera-t-il jamais
autre chose qu'un loup pour l'homme, qui utilise sa sensibilité
pour connaître, qui ment, qui se dissimule, qui trompe, qui se masque.
Voir http://www.philagora.net/philo-bac/oralplat.php
Pour le
mouvement:
1- On peut
commencer par donner les arguments de l'opinion qui affirme qu'il n'y a
aucun besoin de chercher la vérité parce que, la vérité, on la voit,
elle crève les yeux selon l'équation: "je l'ai vu une fois, je le
connais."
-
a) Après tout
le mensonge est partout, "vécu" dans la nature, par exemple
par le caméléon qui se dissimule, et exercé en acte dans la
culture, ce que l'homme ajoute à la nature au point, parfois, de la
remplacer par l'imaginaire.
-
b) La recherche
de la vérité dérange: elle blesse l'orgueil, l'amour propre,
empêche l'action. Ce n'est pas celui qui s'interroge qui réussit,
c'est celui qui frappe le premier, c'est celui qui copie ...
En fait ce refus de la recherche de la vérité tient à ce que le moi
se sent menacé dans ce qu'il a de plus profond, dans ce qu'il cherche
à se cacher: sa disparition sous l'effet de la violence extrême du
temps. La recherche de la vérité fait peur à celui se penche sur
son passé, vers des secrets qu'il craint de savoir.
Transition.
Mais, ne pas éprouver le besoin d'une opération ne signifie pas qu'elle
soit inutile: une simple réaction psychologique ne signifie pas que nous
n'y ait pas un besoin de chercher la vérité.
2- Les
raisons d'affirmer qu'il y a un besoin de chercher la vérité et que ce
besoin est déterminable.
-
a) L'existence
humaine est liberté. D'abord libération par la distinction de
l'opinion et de la science. Le besoin de savoir nous détourne de
l'opinion, de l'ignorance des prisonniers et nous permet de prendre
confiance en notre raison, en notre esprit dont l'essence est la
liberté,pour éloigner la peur du surnaturel: tel calcul astronomique
fait disparaître la peur du choc entre la terre et une comète.
Grâce à la recherche de la vérité, on peut comprendre et acquérir
un savoir qui permet de pouvoir et de prévoir. Ainsi, le besoin de
rechercher la vérité est le besoin de survivre, de connaître pour
agir.
-
b) Dans les
rapports entre les humains, la recherche de la vérité nous amène à
détendre les relations, à sortir des mensonges, des tromperies: le
mensonge est ce qui ronge les relations humaines, chacun se faisant
une gloire de manipuler et d'utiliser les autres comme de simples
moyens.
Pour une
conclusion.
Si l'homme n'était qu'un être sensiblement affecté, il s'en tiendrait
au simplement utile et il ne se soucierait pas de la recherche de la
vérité. Mais si l'homme est esprit, liberté, si être c'est se faire en
faisant, l'homme s'élève au vraiment utile, à ce qui importe. Là est
la racine du besoin de la recherche de la vérité: pour une liberté
partagée dans un respect réciproque, ou chacun s'oblige à dominer ses
réactions, à se tourner vers l'intelligible et le dialogue pour
échapper à la violence, à la guerre de tous contre tous. La recherche
de la vérité correspond donc à un besoin spécifique de l'homme, besoin
élargi qui est désir de vérité et de justice.
Vous pouvez lire:
= Quand
la vérité dérange, faut-il lui préférer l'illusion qui réconforte?
= Peut-on
dire: la vérité ça m'est égal ? Peut-on ne pas vouloir rechercher la vérité?
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