Quelques indications .....
Présupposé:
la prise de conscience est le plus souvent libératrice. En
quoi, de quoi?
La prise de conscience porte sur des conduites inconscientes
efficaces: on passe à une prise en compte de ces conduites
à la suite d'un échec ou d'une inadaptation. Par exemple,
l'enfant qui poussait machinalement une porte, ne peut plus
ouvrir cette porte. Il prend conscience de l'échec de sa
conduite, du problème posé, et ne tardera pas à trouver
le lien qui le libèrera de la situation: clé, serrure,
ouverture.
Toute:
c'est là qu'est le problème, est-ce vrai dans tous
les cas? Comment se fait-il que la prise de conscience qui
est libératrice ne le soit pas dans tous les cas? On
comprend pourquoi la prise de conscience est libératrice:
elle transforme en un objet ce qui était supporté,
souffert dans la nuit de l'inconscience. Cet objet est une
représentation, une chose présente à la conscience, à
distance, ce qui est déjà une libération. De ce qu'on a
objectivé, on peut toujours tenir compte, l'utiliser,
autant de chemins de liberté. Un comportement habituel et
inconscient peut donc, s'il échoue, être l'objet d'une
prise de conscience: il peut, par exemple, nous apparaître
comme précipité, ridicule. Tel professeur acceptera
d'être filmé pendant un cours et découvrira des attitudes
dont il se débarrassera. Si par exemple, il fait une
"mine d'enterrement" quand les élèves entrent en
classe, il peut en rire et être plus accueillant: il ne
recommencera pas, c'est promis. Le voilà libéré de ce
qui, à son insu, comme une passion, s'exerçait en lui sans
lui. Serait-il devenu étranger à lui même par la prise de
conscience? =>
Il s'agit maintenant de comprendre pourquoi toute prise de
conscience n'est pas libératrice, pour cela rappelons-nous
le cours sur la conscience: toute conscience est conscience
de quelque chose, acte de relation avec ce qu'elle n'est
pas, mais elle est aussi un soi qui ne peut échapper
à soi, une présence à soi.
Prenons ce que nous appelons la prise de conscience d'une
passion: l'amour, "Vénus tout entière à sa proie
attachée". Avec une lucidité extrême Phèdre décrit
sa passion sans arriver à s'en séparer. Elle prend
conscience et cette prise de conscience n'est pas
libératrice. Pourquoi est-elle impuissante à s'en libérer
malgré sa lucidité? C'est que sa passion est éprouvée,
ce n'est pas un objet qu'elle pourrait écarter ou mettre à
distance. Elle est cette passion. Voilà pourquoi la
prise de conscience n'est pas ici libératrice. On
peut aussi prendre comme exemple propre à la réflexion la
cure psychanalytique: la prise de conscience des problèmes
n'est pas nécessairement libératrice. Pour beaucoup, la
différence entre le début et la fin de la cure, c'est que,
au début ils souffraient sans savoir pourquoi, et, à la
fin, ils soufrent en sachant pourquoi. En un certain sens
ils sortent de la cure en portant ses problèmes, ce qui
n'est qu'une étape vers la libération. Ce
qui s'éprouve soi même ne peut donc être transformé en
objet dont on se détournerait. =>
Tout prise de conscience est une étape nécessaire à la
libération. Mais,
par elle même, la prise de conscience d'un sentiment n'est
pas libératrice. Une
page synthétique pour mieux vous orienter: http://www.philagora.net/philo/conscience.php
___________________________
Je vous rappelle que nous ne donnons pas de corrigé car ils
ne servent à rien.
Ce qui précède est une esquisse possible. Vous pouvez
avoir une très bonne note en ayant réfléchi tout à fait
autrement. Vous serez avant tout noté sur votre effort de
réflexion.
Remarquez que notre message sur le forum :
BAC
pour ceux qui n'ont rien fait ! vous proposait de
relier la liberté aux thèmes du programme
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Rubrique Corrige
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