== Pour
la recherche des idées:
Réflexion
== Commencez par vous étonner! Comment peut-on poser une
question pareille? Si on prend le sujet à la lettre,
il n'y aura jamais de rupture. Le terme guider semble
contredire complètement ce qu'est l'action politique (On le
voit quand un ancien guide un plus jeune: c'est du
sur-place), une politique menée dans la continuité, en
fonction de circonstances particulières. L'action
politique: attention,
il ne s'agit pas de faire de la politique, au coup
par coup, mais d'agir c'est à dire de pousser patiemment et
continûment dans une direction en s'orientant vers l'avenir
dans la fidélité à un projet, à une fin posée.
Remarquons que l'action politique en s'inscrivant
volontairement dans la durée s'inscrit dans une continuité
par rapport à un devenir passé dans lequel une intention a
motivé une action, mais c'est l'intention propre à
l'action politique menée qui est le guide! Remarquons aussi
que l'action ne peut réussir que si elle prend en compte
les obstacles qui se présentent, que ces obstacles
sont différents des obstacles du passé.
Doit-elle:
Est-ce
souhaitable, est-ce convenable, cela doit-il être
considéré comme une nécessité? Guider:
Tout
dépend du sens de ce terme. Selon l'étymologie c'est
montrer une direction en accompagnant. Cela peut aussi
vouloir dire diriger, déterminer !
Préférons le sens de conseiller ou encore éclairer.
Connaissance
de l'histoire: Dans
les deux sens du terme histoire puisque le devenir passé
qui contribue à faire ce que nous sommes (sens 1) ne
peut être connu qu'à travers sa narration (sens 2).
Narration qui est d'ailleurs toujours le résultat d'un
choix, de préférences et donc qui ne représente pas un
roc solide. L'histoire n'est pas une science. Voici
trois pistes possibles mais, bien entendu, il était
possible de procéder tout autrement. 1
Immédiatement
nous avons tendance à affirmer que la connaissance de
l'histoire doit guider l'action politique et l'opinion
affirmera même qu'il y a des leçons de l'histoire
et il y a plein de bonnes raisons:
- Cela évite de faire les mêmes erreurs, croit-on.
- Cela éclaire sur une réalité qui, sans l'histoire nous
paraîtrait obscure.
- Cela permet de comprendre les événements, leurs racines,
comme si les hommes étaient des arbres ou des poireaux.
- En comprenant, on maîtrise mieux. 2
A
la réflexion, ce serait une catastrophe de confondre
les problèmes du passé et ceux posés par le présent: en
fait on ajouterait des problèmes qui pour être illusoires
ne frapperaient pas moins les faibles d'esprit. Or, les
conditions sont si mobiles qu'il ne peut y avoir de leçons
de l'histoire (Hegel).
Le passé ne doit pas infester le présent ( Nietzsche) au
point d'aveugler les hommes politiques qui finissent par se
déclarer effarés par la jeunesse réelle alors que
finalement ils ne connaissent que la jeunesse passée, la
leur.
Celui qui conduit une politique doit-il se fier à autre
chose qu'aux circonstances, aux forces en présence et à sa
sagacité? La connaissance de l'histoire de Napoléon n'a
jamais dissuadé un dictateur d'envahir les pays voisins. La
connaissance de l'histoire ne saurait déterminer l'action
politique ni même la conduire. Le passé n'est-il pas le
tombeau de ce qui est mort. Laissons les morts enterrer les
morts. 3
La
connaissance de l'histoire est cependant nécessaire
justement pour ne pas confondre le passé et le présent,
pour nous inciter à la prudence, pour nous mettre devant le
yeux le sacrifice de millions de vie, pour nous détourner
des entreprises hasardeuses, mais elle ne saurait nous
guider dans la résolution de problèmes qui
n'existaient pas (pollution) ou du moins qui ne se posaient
pas dans les mêmes termes au cours de l'histoire des
hommes.
=>
Voir Peut-on
tirer des leçons de l'histoire? L'historien peut-il prévoir
l'avenir? Peut-on dire que l'histoire se répète?
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