== Pour
la recherche des idées:
Faut-il
chercher à tout démontrer ?
Déjà le
terme "chercher" vous indique que ce ne serait pas évident, que
ce serait une démarche aventurée et aventureuse, que cela relèverait
d'un entêtement....
"Faut-il"
peut être pris au sens strict, est-il nécessaire, ou au sens large de
doit-on, sans mettre sous ce terme un sens moral.
Le
problème dont la solution permettrait de répondre à la question posée
me semble être le suivant: comment est-il possible de tout démontrer si
tout n'est pas déductible de principes, d'hypothèses, de théorie
générale?
Si tout
système prend pour point de départ des affirmations non démontrées,
des points de départ que l'on nous demande d'admettre (par exemple les
postulats d'Euclide), essayer de les démontrer nous obligerait à partir
de principes antérieurs et ainsi, à l'infini, au point que nous
finirions par tomber dans le scepticisme et à renoncer à toute
démonstration et à toute connaissance. Descartes, lui même, renonce à
douter de la morale car on ne peut vivre sans morale. Ne faut-il pas
accepter des principes de morale qui ne sont pas démontrés et sans
lesquels, pourtant, on ne pourrait vivre de manière humaine.
J'admets: tu ne voleras pas sans pouvoir le démontrer.
Pourtant un effort pour essayer de démontrer peut toujours
être fructueux car l'échec est révélateur de la réalité sur lequel
l'effort porte :en ce sens la tentative ne devait elle pas être
menée? De plus, tout effort de rigueur n'est-il pas profitable? N'est-ce
pas un devoir de chercher à démontrer ce qui s'impose à nous dans
l'opinion, dans les préjugés, ne serait-ce que pour s'en débarrasser?
Bien
entendu le cours sur la démonstration devait être connu: une rigueur qui
s'appuie sur une fragilité première. On n'a pas essayé de tout
démontré. (cf. les postulats d'Euclide), ce qu'il nous demande
d'accepter sans démonstration et ce sans quoi la déduction n'existerait
pas.
- - -
-
Il était alors possible, pour la recherche des idées d'utiliser cette
aide que nous avions donnée en cours d'année sur le forum. (voir
ci-dessous)
En tout
cas, il suffisait de bien prendre en main la définition de la
démonstration =>
http://www.philagora.net/philo-poche/demonstration.php
et http://www.philagora.net/philo-poche/demonstration2.php
et de tenir:
- en quel cas elle peut s'exercer
- en quel cas la déduction ne peut s'exercer.
On
pouvait aussi s'appuyer sur ce fait que l'existence n'est pas
déductible et que pourtant c'est la première des vérités: je suis,
j'existe.
- -
- -
Peut
on tout démontrer?
Démontrer, à la lettre, c'est montrer à partir
de définitions. Bien entendu, il faut que les définitions soient
admises.
Tout= sans exception.
=On ne peut démontrer que ce qui est déductible
d'une définition, que ce qui peut être sorti d'une définition. Par
exemple, par analyse, on peut démontrer qu'un prédicat
appartient à un concept.
=L'existence est-elle un prédicat? Si l'existence n'est pas un prédicat
elle ne peut être déduite d'un concept, elle se montre dans une position
irréductible.
Vous pouvez utiliser les aides ci-dessous pour la recherche des idées:
L'existence est-elle un objet de connaissance?
Étonnez-vous: pourquoi l'existence ne serait pas un objet de
connaissance dans la mesure où elle nous entoure: autrui existe!
-Qu'est-ce qu'un objet de connaissance? C'est quelque chose d'observable
qui peut être déterminé par un concept: par exemple devant une forme
sensible qui s'avance dans le brouillard je dis: c'est un cheval. Je détermine
une intuition sensible par un concept: connaître c'est reconnaître.
-L'existence est temporalisation: elle ouvre un futur par un projet qui va
au passé en passant par le présent. L'existence est liberté, choix:
être c'est se faire.
Voir la page Sartre, l'existentialisme http://www.philagora.net/anthro10.php
et Sartre La Condition humaine http://www.philagora.net/grenier/sartre.php
Bien distinguer existence et essence grâce au cours sur l'existence http://www.philagora.net/philo-poche/pochexis.php
Si l'existence est un acte... un acte ne se définit pas, il s'accomplit.
Dans ces conditions ce n'est pas un objet de connaissance c'est un objet
de pensée.
- L'existence se pose dans la pensée: voir le cogito de Descartes. C'est
la première des vérités. En ce sens, elle est plus certaine que l'objet
extérieur. reste que la conscience de soi n'est pas une connaissance de
soi: opposition de Kant à Descartes.
== la conscience de soi est-elle une connaissance?
La conscience de soi est-elle une connaissance (de soi)?
La conscience c'est ce avec quoi je sais l'existence de moi, du monde,
d'autrui.
La conscience de soi c'est ce avec quoi je sais que j'existe, c'est
l'existence qui s'apparaît à elle-même, qui s'éprouve elle même.
Reste à déterminer ce que signifie connaissance: c'est la détermination
d'une intuition sensible par un concept dans un jugement: ex: c'est un
cheval.
Toute conscience est conscience de quelque chose: c'est un acte de
transcendance qui fait apparaître une chose en s'apparaissant à lui-même:
la chose apparaît dans l'extériorité, dans le voir, à distance.
Mais le soi n'est pas une chose, il est ce qui s'éprouve lui-même, en ce
sens le soi est ce qui ne peut échapper à soi, alors qu'on peut éviter
un objet.
Distinguez l'essence et l'existence: l'existence est toujours par delà
l'essence ce qui signifie qu'elle n'est pas déterminée, connaissable
comme on connaît une nature: c'est un acte: un acte ne se définit pas il
s'accomplit.
Si on revient à votre sujet, la conscience de soi est une connaissance de
son existence, comme liberté. (Voir.
La
liberté est-elle une donnée ou une conquête?
Pour éclairer tout cela...
Vous pourriez après avoir lu
le cours sur LA CONSCIENCE http://www.philagora.net/philo-poche/pochcons.php
, lire :
-l'aide N°23 Le
moi est-il haïssable? et
-l'aide N°14 : Peut-on
connaître le moi?
Pour Recevoir
les nouveautés (gratuit)
|